Vendredi 22 mai 1789

Vent grand frais de l’E. S. E. jusqu’au S. S. E., avec une très grosse mer.

La nuit fut noire et triste.

Notre situation était misérable au dernier degré. Nous étions obligés de gouverner à la lame avec la plus grande attention ; et la plus petite négligence de la part du timonier nous aurait exposés à périr dans l’instant. La mer brisait et passait continuellement par-dessus nous tous ; cependant, comme nous ne souffrions pas autant de froid que dans les temps de pluie, je ne donnai que la portion ordinaire de biscuit et d’eau.

À midi, le vent souffla avec la plus grande violence, et l’écume les vagues passait continuellement par-dessus la poupe et les eux côtés, cependant, en me faisant tenir, je pus prendre hauteur et je trouvai 14° 17′ de latitude sud. La route à l’ouest, 5° N. ; chemin fait, cent trente milles ; longitude arrivée, 29° 38′ ouest de Tofô.