Mercredi 13 mai 1789

Le temps très orageux et les vents dans la partie du sud. Comme je ne voyais aucune apparence de faire sécher nos habillements, j’engageai chacun à se déshabiller, à tremper leurs hardes et à les tordre dans l’eau salée, qui leur procura une certaine chaleur, tandis que l’eau de pluie les tenait beaucoup plus froides : par ce moyen, nous fûmes bien moins exposés aux crampes et aux rhumatismes.

L’après-midi, nous vîmes flotter sur l’eau une sorte de fruit que M. Nelson reconnut pour être la bappingtonia de Forster ; et le lendemain matin, en ayant revu encore de la même espèce et aussi quelques-uns de ces oiseaux que nous nommons frégates, j’en conclus que nous ne devions pas être fort éloignés de quelque terre.

Nous embarquions toujours des lames, nous étions sans cesse occupés à jeter l’eau et nous fûmes trempés et souffrants du froid toute la nuit.

À la pointe du jour, je ne pus allouer la dose ordinaire de rhum ; je donnai seulement un vingt-cinquième d’once de biscuit et la quantité d’eau accoutumée. A midi, je vis le soleil et la latitude fut de 14° 17′ sud : la route me valut l’O. ¼ N. O. soixante-dix-neuf milles de chemin ; la longitude arrivée 14° 28′ ouest.