Lundi 11 mai 1789

Fortes brises depuis le S. S. E. jusqu’au S. E., temps orageux ; la mer fort élevée et brisant sur nous. Nous étions horriblement mouillés et nous souffrîmes beaucoup du froid toute cette nuit. Le matin à la pointe du jour, je donnai à chacun une cuillerée à café de rhum.

Nous avions tous la crampe à tous nos membres, de manière à ne pas les sentir nous-mêmes. Notre position était devenue des plus alarmantes ; la mer passait fréquemment par-dessus la poupe et nous étions obligés d’employer tous nos efforts à vider l’eau.

Le soleil qui se montra à midi, nous fit une sensation aussi agréable qu’il peut la faire en Angleterre, dans un jour d’hiver. Je distribuai le vingt-cinquième d’une livre de biscuit et un huitième de pinte d’eau à chacun pour dîner, comme hier. La latitude observée fut de 14° 50′ sud. La route estimée valut l’O. ¼ N. O. quatre vingt-neuf milles de chemin ; la latitude estimée 14° 33′ sud. La longitude arrivée 13° 9′ ouest de Tofô. Ma route actuelle me conduit à passer au nord des nouvelles Hébrides.